Voyageurs et naufragés.
Une roulette russe, se mettre une race, pas voir venir le coup d’crosse. Tu l’as dans l’os. Parfois ça claque, souvent ça se suit à la trace. Net décalquage au pif, tire et vise la tête. A la même table, des fous à la fête. L’évier fût l’autel des déchus entre deux secousses d’amphète. Enfaîte, c’est sur un riff mal foutu que l’ on retourne dans la fosse, la sueur au trousse et le sourire fendu en fin de quête.
Une roulette russe, déjà les séquelles du préquel, alors à qui le tour. Conscient que la roue tourne, d’une irréversible douille, on roule et sa grille des couches de cartouches, patates et grosses billes, cerveau qui part en couille. Enfourché à la boucle, agrippé à la poutre, comme le mât du voilier, droit et tendu, voguant vers sa destination finale. Où on ira tous se faire foutre.
« Aucun voyage qui se regrette » disait-il en bon marin, nous sommes déjà morts, « sous les pâquerettes » alors pourquoi attendre la fin?
Le Rock’N’Roll entre piccouse et picolle, pis caller le gramme, gober les pilules ou looser les guibolles, piler les gélules et plier dans l’alcool. Tôt la paille, vai-que-vai, perds les pédales, la nuit s’enraie, s’enfile un rail, bref, le dédale décolle.
Foi et foie dégringolent et le sang dans la gorge coule, Les cœurs s’emballent et se répandent sur le sol. Hors de la foule, plus rien au bout du fil, les reins sortis des rangs, les gants troués, gelé dans cette dangereuse école.
Ainsi dure notre heure de colle.
Une lignée qui s’aligne, Folle d’un monde qui s’immole.